[Déformatage] Vidéosurveillance ou…Vidéoprotection ?

Dans nos charmants petits villages français, nous voyons fleurir des panneaux « pour votre sécurité, ville sous vidéoprotection », et cela même en hiver. Vidéoprotection ? La sécurité des citoyens serait donc sous-tendue par la présence de caméras ? La protection de la nation serait-elle donc assurée par la présence d’appareils captant des images ? Et, plus que tout autre questionnement, où diable est passé le terme « vidéosurveillance » ?« DTC » : c’est la première des réponses mystérieuses que nous délivra le Docteur Claire Enclocq, directrice adjointe de l’hôpital Nietzsche à Jussieu-sur-Gif.
Tout de suite, décryptons cet acronyme bien singulier dans une interview exclusive.

Novlangue ?


Jussieu-sur-Gif. C’est dans une antenne bien aérée et loin des salles bruyantes des commentomaniaques en cure de l’hôpital Nietzsche que nous accueille le Docteur Claire Enclocq. « Ici, on fait de la prévention, si vous cherchez des malades, vous n’en trouverez pas », signale-t-elle, un stéthoscope Coco-coula autour du cou. « À part si vous croisez un miroir, bien évidemment » conclut-elle sans sourire, nous invitant d’une main à nous asseoir sur une chaise bancale au centre d’une salle totalement vide. « Détendez-vous et posez votre question. Je vous écoute ».

Est-ce que…

Avant d’entrer dans la chair fraîche du sujet, clarifions certains points. Oui, nos ateliers préventifs à l’hôpital servent à prévenir toute épidémie de Novlangue, cependant nous n’employons pas ce terme, grâce aux recommandations du ministère terre-à-terre : 

  • Définition novlangue : Le novlangue est la langue officielle d’Océania, inventée par George Orwell pour son roman 1984 (publié en 1949). Le principe est simple : plus on diminue le nombre de mots d’une langue, plus on diminue le nombre de concepts avec lesquels les gens peuvent réfléchir, plus on réduit les finesses du langage, moins les gens sont capables de réfléchir, et plus ils raisonnent à l’affect. La mauvaise maîtrise de la langue rend ainsi les gens stupides et dépendants. Ils deviennent des sujets aisément manipulables par les médias de masse tels que la télévision. (définition de Wikipédia)
  • Définition, synonyme et distorsions de Novlangue dans le sens commun : langue de bois, pipeau, baratin, néologisme… Et parfois confondu avec ce que définit LQR : « LQR » signifie Lingua Quintae Reipublicae, allusion à l’analyse linguistique menée par Victor Klemperer pendant la montée en puissance du Troisième Reich et de sa langue qu’il avait baptisée Lingua Tertii Imperii (la « Langue du Troisième Reich » en latin). LQR est une langue non utilisée par le peuple mais déversée de manière constante par la publicité et les médias, il s’agit de propagande, de langue de bois. Ex : « dommage collatéral à la place de crime de guerre »
  • Note : si le terme LQR est intéressant dans son parallèle avec les méthodes du IIIe Reich, le fait qu’elle se nomme « langue de la 5eme république » peut réduire le problème à la politique, à la mécanique de la république. Or, le domaine mercatique est encore plus expert en ce domaine.
    Quant au terme Novlangue, dans la réalité, il n’y a pas un gouvernement cherchant sciemment à réduire les mots, mais une lutte concurrentielle des mots entre les partis, entre les domaines mercatiques. De plus le terme est utilisé par des personnes qui eux-mêmes font de la propagande et eux-mêmes essayent d’imposer des termes et néologisme fermants.
  • Nous proposons donc l’emploi du terme stratégie marketing ou technique marketing.

Vous voyez le problème ? Le mot novlangue est lui-même en passe de devenir un mot de novlangue, ce qui est assez épatant en soi, mais qui n’est pas le propos de notre entretien aujourd’hui.
Nous employons donc le simple mot de « marketing » :

  • « Le marketing est l’effort d’adaptation des organisations à des marchés concurrentiels, pour influencer en leur faveur le comportement des publics dont elles dépendent, par une offre dont la valeur perçue est durablement supérieure à celle des concurrents. Dans le secteur marchand, le rôle du marketing est de créer de la valeur économique pour l’entreprise en créant de la valeur perçue par les clients » Source : Mercator 9e édition, de Jacques Lendrevie, Julien Lévy et Denis Lindon
  • Traduction/complément : le marketing est l’effort pour trouver tous les leviers possibles qui permettront de changer l’opinion des personnes au sujet d’un produit, d’une idée, d’une personne et ainsi conquérir un marché. Qu’importe si le produit/l’idée/la personne n’a pas de valeur ajoutée ou des valeurs nocives au client, du moment qu’elle a une valeur perçue comme positive par le client (ou que ses défauts sont cachés).
  • Le marketing peut bien évidemment être politique et il peut s’agir de transformer le sens d’un mot, le remplacer par un autre, préférer une expression plutôt qu’une autre, etc. Cette stratégie marketing en politique sert à « tacler » un adversaire, stigmatiser ou valoriser quelque chose, cacher des intentions, changer l’opinion des clients, etc.

Comment un mot pourrait changer les opinions me demanderiez vous ? Lisez cet intitulé de produit et dites-moi si vous avez envie de le consommer :

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Source : http://d4rkm0noprix.tumblr.com/

Et si vous avez besoin d’un argument d’autorité vous trouverez conjointement dans Psychologie du consommateur de Nicolas Guéguen et L’homme formaté. Ou sur cette fiche :

Wansink, Painter et Van Ittersum (2001) pendant six semaines, ces chercheurs ont comparé la vente des produits classiques dans une cafétéria et celle des produits enjolivés : le « poulet parmesan » était transformé en « poulet parmesan maison » ; les….« cookies aux courgettes » en « cookies courgettes façon grand-mère » , etc. ; sans pour autant qu‘il y ait quelconque changement de recette.
Il y a eu plus de 37 % d‘augmentation des ventes pour les produits enjolivés, les dépenses étaient également supérieures et les avis plus favorables. Pour de simples ajouts de mots aux appellations telles que « maison », « grand-mère », « doux ». Psychologie du consommateur, Nicolas Guéguen

« Marwan Sinacoeur et ses collègues de l‘Université de Stanford ont compté le nombre de fois que sont apparus, entre 1991 et 2002, les expressions « vache folle » et son terme scientifique « encéphalopathie spongiforme bovine » dans deux journaux français, Le Monde et Les Échos. Ils ont constaté que lorsque les journaux utilisent « vache folle », la consommation de viande de bœuf diminue. Lorsqu‘ils utilisent encéphalopathie spongiforme bovine, la consommation remonte… » Sebastien Bohler, 150 petites expériences de psychologie des médias, Dunod, 2008.

La novlangue telle que l’entend votre cousin John n’a pas que pour but ultime de réduire le langage, mais de se faire une place sur le marché des termes, en écrasant la concurrence pour s’imposer dans toutes les bouches et devenir stricte définition sans synonymes acceptables. Son sens sert à masquer la réalité, donc changer la connotation qu’il porte, la perception que l’on s’en fait.

 

De la vidéosurveillance à la vidéoprotection


 Donc, ce qui s’est passé avec le terme « vidéoprotection », c’est du marketing politique ?

 Du calme jeune pigiste affriolant ! Calmons nos ardeurs avec un peu d’étymologie : video veut dire « je vois » en latin et peut désigner à la fois l’appareil de captation des images comme la production de l’appareil.
Filmer peut servir à plusieurs choses : garder des souvenirs de Tatie Bernard à la plage, capter des informations exclusives qui péteront l’audimat et rapporteront moult deniers ou encore surveiller Charles-Korvin, délégué syndical osant défier l’entreprise en mangeant un sandwich au thon dans la salle de pause (c’est tout de même une entreprise de sandwich au poulet!!). Cette dernière fonction s’appelle encore aujourd’hui « vidéosurveillance » dans les textes de loi. Mais si on veut continuer à surveiller les activités hautement suspicieuses du scélérat Charles-Korvin alors qu’il est dehors, le système de caméras s’appelle vidéoprotection. Surveillé en intérieur, protégé à l’extérieur.

En 2008, sous le règne de Sarkozy, le terme vidéosurveillance a été remplacé par vidéoprotection dans le cadre de la Loppsi II, dans le langage juridique/administratif. Ce terme se serait soi-disant invité de lui-même, dans la joie et l’allégresse que ressentaient les citoyens à être vidéo-surveillés, il fallait donc — comme le peuple aimait tant les caméras selon les sondages — retirer toute connotation négative à cet instrument de confort. Voici une vidéo à regarder avec un œil particulièrement critique :

 À quoi ça sert ?

 Concrètement la vidéo surveillance sert à la « [depuis 1990] protection des bâtiments et installations publics et de leurs abords, à la sauvegarde des installations utiles à la défense nationale, à la régulation du trafic routier, à la constatation des infractions aux règles de la circulation, à la prévention des atteintes à la sécurité des personnes et des biens dans les lieux particulièrement exposés à des risques d’agression ou de vol. [depuis 2006] à l’anti-terrorisme. »

Cependant, le rapport de l’institut national des hautes études de sécurité de mai 2008 est assez sincère sur l’utilisation réelle de la vidéosurveillance « Le choix des municipalités de se doter d’équipements de vidéo protection n’est pas nécessairement guidé par la délinquance. De fait, ils ne sont pas systématiquement installés dans les endroits les plus criminogènes, mais là où le sentiment d’insécurité est le plus intense (regroupements permanents, nuisances sonores, occupation agressive du domaine public, incivilités, Ivresse publique et manifeste-IPM-…). Évidemment attentifs aux requêtes de leurs concitoyens, les élus cherchent d’abord à rassurer la population. Et, d’après toutes les enquêtes d’opinion, la vidéo protection répond bien à cette demande ».

 La vidéosurveillance est donc une stratégie pour se faire réélire ?

 Oui, c’est du marketing dans tout ce qu’il y a de plus classique : on fait peur à la population (en donnant ou en mettant en valeur de la matière aux médias qui répètent et rajoutent du spectaculaire), un besoin d’ordre naît du « sentiment d’insécurité » et le pompier incendiaire peut alors proposer son produit, ici dans le cas présent la vidéoprotection.
C’est exactement la même stratégie qu’un publicitaire : on crée une situation à problème, on exploite un problème ou on donne une autre interprétation au problème pour vendre sa solution. Solution qui est un produit (le déodorant contre le célibat) ou une loi liberticide (surveillance totale d’Internet contre des attentats). Or l’interprétation ou le problème est faux (le célibataire a peut-être une odeur tout à fait plaisante, peut-être même qu’il ne veut pas être en couple) et la solution encore moins efficace (les terroristes ne vont pas taper dans google « comment faire régner la terreur dans tel pays »). Bref, le marketeux se fout pas mal du problème, lui ce qui l’intéresse, c’est de vendre son produit, que ce soit un déodorant, la surveillance ou sa réélection. Et pour cela, il faut que les gens ne soient pas heureux parce que « les gens heureux ne consomment pas » (Frederic Beigbeder)

 

 

Contrer les formatages


 

 Revenons à la « vidéoprotection ». Dans cette antenne de l’hôpital Nietzsche, vous dites avoir réalisé des ateliers de prévention… Expliquez-nous.

 Pour prévenir une épidémie, il faut savoir repérer les agents pathogènes dès qu’ils se présentent et ne pas nier leur puissance. Le mot représente l’éternuement dans la maladie : il est peu inquiétant, il est même souvent très rigolo.
Cependant l’éternuement peut être le premier signal de la présence d’un virus décérébrant chez l’individu, même s’il se sent encore bien.
Nous nous occupons dans ces ateliers des éternuements. Certains diraient qu’il est ridicule de se préoccuper de ce genre de manifestations bénignes alors que des patients saignent des yeux de la bouche, perdent l’usage de leurs membres ou sont totalement paralysés. Mais on ne tarit pas une épidémie juste en empêchant les mourants de vomir sur les vivants. Il vaut mieux s’atteler à stimuler les défenses immunitaires des sujets sains – notamment face aux éternuements – qui eux-mêmes transmettront leurs défenses à autrui.

 

Vous parlez d’épidémie. Mais en quoi le terme — pardon, l’éternuement « vidéoprotection » est le signe d’une pathologie grave ? Et quelle est cette épidémie ?

 

Le syndrome du grand méchant monde. Le formatage « l’homme est un loup pour l’homme ». La paranoïa. Cette épidémie de peur, d’angoisses et globalement de malheurs pour le sujet, est extrêmement dangereuse : elle est formatage précis, bloque les cerveaux et non seulement cela entraîne une vie pénible pour le sujet (une vie dans la colère, la haine, l’angoisse, la méfiance, la tristesse, etc.), mais peut potentiellement nuire à ceux qui ne sont pas touchés par le formatage. La masse terrifiée met au pouvoir des individus qui la priveront de libertés au nom de la sécurité, et c’est toute la société qui y perd.

Cependant, que la population soit atteinte ou non de cette peur/haine/colère, les politiciens mettent néanmoins en place des mesures liberticides. Parce ce sont eux qui ont peur, ils ont toujours eu peur du peuple, il faut donc contrôler et surveiller cette masse inquiétante dont dépend leur pouvoir. Au risque de vous choquer, plus les politiciens se sentent obligés de la jouer 49.3, plus on peut y voir que la population se rappelle qu’elle est puissante, et quand je dis puissante, je parle de capacités à prendre en main son environnement, je n’emploie pas ici le mot « puissance » en terme guerrier, mais bien en terme de capacités, d’autonomie.

 

En quoi consistaient vos ateliers ?

 

Tout d’abord, il faut savoir que nous collaborons avec le ministère terre-à-terre dont les intentions sont de casser les mythes, les fictions, les idéologies et autres formatages et s’approcher au plus près du concret. Pour le mot vidéoprotection, nous avons d’abord cherché, avec les participants, à développer ce terme trop fermant. Synonymes, expressions, larges définitions… Quand quelqu’un veut fermer le champ lexical avec un mot, le premier réflexe est de réveiller tout le vocabulaire à disposition et d’en trouver mille variations qui sont tout autant de chemins possibles de réflexions diverses, variées, s’opposant à la volonté de clore la discussion.videoprotection village sentiment insécurité

videoprotection-presomption-culpabilité

ville matée videoprotection

videoprotection-curer-le-nez-ineficace2

Vous voyez, l’idée n’est pas de trouver un meilleur terme, mais de libérer le champ lexical.
Mais rapidement, l’atelier en est venu à la conclusion qu’il était dommage de se priver d’un terme aussi fabuleusement extravagant que « vidéoprotection ». C’est tout de même assez merveilleux d’en venir à mettre dans les lois une expression aussi incongrue ! Le potentiel WTF du mot n’était pas assez exploité, il nous fallait en révéler le potentiel, le libérer de son carcan juridico-politique :

happycam videoprotection garderieVoyez ? On a même essayé d’en améliorer le potentiel marketing, avec des polices d’écriture adaptées et des couleurs merveilleuses.

Certains participants ont voulu aller encore plus loin. Ils trouvaient dommage que tant de ces systèmes onéreux soient uniquement dédiés à la surveillance. Alors, pourquoi ne pas s’en servir à but artistique ?
http://www.koreus.com/embed/camera-video-surveillance-clip-paperKoreus.com « Le groupe de musique britannique « The Get Out Clause » n’avait pas les moyens de se payer un clip pour la sortie de leur dernier titre « Paper ». Plutôt que d’engager une onéreuse équipe de tournage, ils se sont tout simplement postés devant les caméras de vidéo surveillance filmant les rues de Manchester. C’est devant 80 caméras, avec batterie et guitares qu’ils se sont donnés en spectacle. Ensuite, il a suffi de demander la bande vidéo, aux magasins et entreprises, comme le permet la loi sur la liberté d’information. »

Les amateurs de cosplay ont également été inspirés par cette thématique :

Et certains se sont joints à Luz interruptus :

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Si la vidéo protège, pourquoi les citoyens ne pourraient regarder H24 leurs présidents chéris et adorés ? Les comptes de l’État ? Pourquoi uniquement la transparence du bas ?

D’autres ont décidé d’élaborer un protocole de vérification de la conformité du dispositif de vidéosurveillance , et ont produit un travail admirable : http://rue89.nouvelobs.com/2015/06/16/infirmier-fait-laudit-videosurveillance-ville-259792  (voir leur site : http://www.action-nogent.fr/ )

D’autres se sont mis dans la peau des systèmes de surveillance en filmant les gens sans rien dire :

http://www.koreus.com/embed/surveillance-camera-man-4Koreus.com

 Certains ont rejoint Camover, un groupe d’activistes qui détruit les caméras :

Cependant, je me dois de dire que ces actions, si louables soient ses intentions posent problème : certes, la caméra est inaccessible, mais que va-t-il se passer ensuite ? L’institution va dépenser de nouveau pour remplacer le matériel… Il faudrait trouver une solution pour que les caméras ne soient pas remplacées.

Sans compter tous les artistes ( http://owni.fr/2011/12/15/les-artistes-surveillent-les-cameras-surveillance-cctv-big-brother-street-art/ ) :

Banksy
Banksy
Panopticon
Panopticon

 

 Résultats ?

 Alors, les participants à l’atelier ont-ils abandonné l’idée selon laquelle la vidéosurveillance les protège dans l’espace public ?

 Nous avons à l’hôpital Nietzsche, de solides convictions « si tu prends les gens pour des cons, ils vont le devenir ». Certains se l’expriment différemment « il ne faut pas prendre les gens pour des génies, mais ne pas oublier qu’ils peuvent l’être ». Donc, permettez-moi de vous corriger avec fermeté, l’idée de l’atelier n’est pas de faire abandonner des idées aux gens. Ni de corriger leurs opinions. Face à la terminologie enfermante, il s’agit de construire en toute gaieté des ouvertures, broder des chemins, ouvrir les paysages.

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Un BD de http://geektionnerd.net/videoprotection/
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Un BD de http://geektionnerd.net/videoprotection/

Pas un seul participant n’a cru un seul instant que la vidéosurveillance protège : en cinq minutes de débats libres entre eux, l’affaire était classée. Être filmé n’empêche aucun crime, par contre augmente les ventes de cagoules et autres déguisements. Être sous surveillance vidéo n’empêche pas d’être agressé, par contre augmentent les compétences stratégiques des criminels. Ou les rend plus bourrins, comme avec les voitures béliers et les braquages.
Les gens ne sont pas aussi crétins que la TV vous le montre, enfin… Qui peut croire qu’une caméra peut empêcher un crime ? Car il s’agit de ça lorsque l’on emploie le terme de « protection », il s’agit d’empêcher qu’un malheur arrive. Même lorsqu’il s’agit de l’identification de criminels a posteriori, à moins que le criminel soit un fou dont le cerveau a totalement disjoncté, cela ne sert à rien. Le criminel a un plan et oui, il évitera les caméras ou y trouvera une parade.
La vidéo protection n’est qu’un parasol :

C’est l’histoire d’un type qui installe des tas de parasols dans son jardin. Son voisin vient lui demander pourquoi il fait ça:
– Pour empêcher les crocodiles d’entrer.
– Mais il n’y a pas de crocodiles dans notre région, ni même dans notre pays ! dit le voisin dépité.
– Tu vois, ma stratégie fonctionne !

Cependant, je vais répondre à votre question : oui, l’atelier a été une réussite. Et cela parce que l’on s’est tous bien marrés, parce que cela a suscité des vocations d’artistico-activistes chez certains, parce que cela a créé des amitiés.
Si voulez un résultat chiffré, je serais bien tentée de vous dire « 42 ». Mais je vais être sympa et vous donnez ce que vous attendez, à savoir des graphiques moches faisant office d’argument d’autorité :

ngram videosurveillance
Recherche des termes vidéosurveillance et vidéoprotection dans les livres français de 1950 à 2008. Le terme vidéoprotection n’a pas été trouvé par Ngram ; https://books.google.com/ngrams/graph?content=vid%C3%A9osurveillance%2Cvid%C3%A9oprotection&year_start=1980&year_end=2008&corpus=19&smoothing=3&share=&direct_url=t1%3B%2Cvid%C3%A9osurveillance%3B%2Cc0
trends videosurveillance videoprotection surveillance video
Google trends, analyse des tendances des recherches dans Google. En bleu, vidéosurveillance ; en jaune, surveillance vidéo ; en rouge, vidéoprotection. On voit que surveillance vidéo et vidéosurveillance était au coude à coude durant un moment, mais que vidéosurveillance prend maintenant le dessus. Quant à vidéoprotection le terme est apparu seulement en 2010 dans les recherches des internautes et reste peu cherché.

Chez le citoyen français, le terme vidéoprotection n’a pas pris, vidéosurveillance reste en tête.
Mieux encore, dans la vie courante, on dit qu’on est « filmé », qu’on nous « regarde » ou « observe ». Personne, d’un ton sérieux, ne dit « regarde ! Un village sous vidéoprotection, tu peux souffler, nous sommes enfin en sécurité ! ». Le terme vidéoprotection est un fail. Pour le moment.

 

Je sens une pointe de doute dans votre voix ?

 

combien coute une camera surveillanceQuelle sagacité journalistique ! En effet, il y a néanmoins des domaines où le terme est diffusé : les médias… De plus, bien que ce soit un terme inventé par la Droite, la Gauche parle également de vidéoprotection et la vante. Et ceux qui parlent encore de vidéosurveillance, je pense au FN, sont en sa faveur. Il faut donc faire attention, ce n’est pas parce que le terme vidéoprotection n’est pas employé par un groupe/parti, que le parti est en sa défaveur.

Bref, restez vigilants, ne mangez pas plus de cinq informations par jour, variez vos sources et surtout, élargissez vos vis-à-vis avec 30 minutes minimum d’exercice mental par jour.

Docteur Claire Enclocq
[label soin responsable ; Master ès Déformatage appliqué aux sciences humaines et sociales ; Niveau 38 Mage à WOW]

En bonus, le futur (qu’on n’espère pas proche, voir présent… Mais INDECT commence à avoir des modules opérationnels) :

Sources


Dans ce mag, un dossier sur la surveillance (avant Snowden) :

Il parle de la surveillance dans les rues, au travail ainsi que de systèmes futurs de surveillance, dont certains déjà mis en place (Trapwire, avec reconnaissance faciale couplage avec des recherches sur le Net, détection automatique des événements « anormaux ») ou en cours d’élaboration au niveau européen « Indect » (sorte d’intelligence artificielle qui couple les données récupérées des caméras, des drones, des microphones, des policiers, des traceurs ; qui analyse les comportements dits « anormaux », fait de la reconnaissance faciale, etc. Bref, Big brother est un vieux machin archaïque à côté de cet insecte infect, cf la vidéo « bonus » de fin d’article)

Pour des infos fraîches, détaillées et bien analysées au sujet de la surveillance (sur Internet également) on vous conseille l’excellent blog de Manach : http://bugbrother.blog.lemonde.fr/

Évidemment, pour la surveillance sur le Net, il est toujours bon d’aller à la rencontre de l’essentielle quadrature du Net : https://www.laquadrature.net/fr

Big Brother Awards ; il n’y a plus de remise des prix Orwell, mais c’est une excellente base de données sur la surveillance ils y relayent encore des informations : http://bigbrotherawards.eu.org/
et leur livre, lisible gratuitement : http://www.editions-zones.fr/spip.php?article80

Une excellente conférence sur l’argument bien de « Je n’ai rien à cacher » :

Le rapport de l’institut national des hautes études de sécurité sur la vidéoprotection, à lire lentement et appareillé d’esprit critique : http://www.lefigaro.fr/assets/pdf/rapportvideoprotection1.pdf

D’autres liens encore :

Viciss Hackso Écrit par :

Attention, atteinte de logorrhée écrite et sous perfusion de beurre salé. Si vous souhaitez nous soutenir c'est par ici : paypal ♥ ou tipeee ; pour communiquer ou avoir des news du site/de la chaîne, c'est par là :

27 Comments

  1. supertraducteur
    30 juin 2015
    Reply

    Pour cette phrase : « capter des informations exclusives qui péteront l’audimat et rapporteront moult deniers » je vous aime 🙂

    Et pour le ministère terre-à-terre, pourquoi ne pas le renommer le « Minis-terre-à-terre » ?

    Sinon, je ne crois pas avoir vu de fautes d’ortho (je suis presque déçu… )

    Sur une autre note, j’ai du coup très envie de trouver quelque chose à faire niveau caméras de surveillances dans ma ville… Je sais qu’il y en a mais je ne sais pas combien, ni ou… On va fouiller ça et trouver une bonne idée ! 😀

  2. RRRomain
    30 juin 2015
    Reply

    « la joie et l’allégresse que ressentaient les citoyens à être vidéo-surveillés » j’aime ce sarcasme subtil 😀 et j’ai littéralement explosé à la pub pour le vidéo-baby-sitting !

    L’autre jour sur Youtube, suite à la vidéo de DataGueule sur la loi de « renseignement », j’ai eu un débat avec un mec qui m’argumentait que la vidéosurveillance avait un effet dissuasif, que c’était grâce à ça qu’on pouvait limiter le nombre d’incivilités, etc.
    Je crois que je vais lui sortir l’analogie des parasols, parce qu’empêcher un problème inexistant me semble décrire avec une certaine justesse le rôle de ce genre de dispositif.

    L’autre question que ce coûteux marketing politique implique est « who watch the watchmen ? » : déjà que la CNIL est débordée, ce n’est pas l’existence d’entités malfaisantes comme Manuel Valls qui va les aider à avoir les moyens d’accomplir leur mission …

    À force de repérer les coquilles de L’Homme Formaté, nous voilà formatés à être des grammar nazi … « entres les domaines » par exemple m’a sauté aux yeux ^^
    Et dans la phrase « Il faut donc faire attention, ce n’est pas parce qu’on n’emploie le terme vidéoprotection qu’on est en sa défaveur », ne vaudrait-il pas mieux le terme « vidéosurveillance » ?

    • 1 juillet 2015
      Reply

      « j’ai eu un débat avec un mec qui m’argumentait que la vidéosurveillance avait un effet dissuasif, que c’était grâce à ça qu’on pouvait limiter le nombre d’incivilités, etc. »
      L’effet dissuasif on l’obtient avec plus d’efficacité en ayant des rues bien éclairées… Un lampadaire coûte moins cher qu’une caméra et c’est quand même un plus respectueux des libertés.
      De toute manière, il y a deux types de problèmes :
      – soit les agressions/actes de vandalisme sont faites sur impulsion de colère, voire de folie. Là tu peux foutre des drones, des microphones, et traquer la personne sur le net, ça ne l’empêchera pas de péter les plombs.
      – Soit le crime est prévu, calculé. Alors le criminel va faire gaffe à l’environnement et faire en sorte d’éviter l’œil des caméras ou protéger son anonymat.
      Donc la caméra est inutile. Au mieux ça permet de comprendre le déroulement du crime et de voir que la victime/les témoins ne mentent pas (quoiqu’on puisse toujours trouver de quoi les mettre en doute ou les imaginer complice, tout dépend de l’image captée).
      J’ai bossé dans un magasin au cœur d’un quartier réputé « chaud », y avait une caméra dite de dissuasion. Ça n’a jamais empêché les voleurs de venir : ils piquaient des packs de bière à toute vitesse et se barraient. Pour autant, le reste du temps les habitants étaient adorables, j’ai rarement vu des gens aussi solidaires.
      Pour ma part, je pense que si on veut faire quelque chose d’efficace contre la criminalité, notamment celle « d’impulsion » on devrait s’interroger sur l’alcoolisme, c’est absolument incroyable le nombre de problème que les gens bourrés posent (agressions, accidents, meurtres, vols, vandalismes, violence domestique…).

      PS : en fait pour la coquille c’est bien vidéoprotection, j’ai oublié un « pas ». 🙂

  3. caligula63
    1 juillet 2015
    Reply

    Donc comme ça mon doc préférée n’est que directrice adjointe.
    Que dois-je faire? Continuer à lui parler, ou exiger des rendez-vous avec le directeur(trice)?

    Je comprends, néanmoins, le fait que ma doc préférée ne se vante pas de n’être que seconde dans la hiérarchie. Ça la fout mal sur un cv « élue médecin de l’année mais seulement directrice adjointe »!
    Mettons cela sur le fait que ce ne soit qu’une pôvre représentante de la gente féminine, perdue au milieu d’une foule emplie de testhostérone, et accessoirement adepte intégriste de la pensée freudienne. Bref, une victime du machisme…

    À bas la hiérarchie!!!

    • Docteur Claire Enclocq
      2 juillet 2015
      Reply

      Cher Caligula63.
      Je suis sincèrement désolée de décevoir vos attentes en étant uniquement Directrice adjointe. En effet, il y a de cela quelques mois j’ai pris la décision de réduire mes responsabilités professionnelles afin de m’adonner de façon plus péremptoire à mes passions (le bilboquet acrobatique, World of Warcraft, les conventions « psychiatrie et cosplay » où se déroule les marathons avec récitation du DSM-5 en condition aquatique).
      Étant donné la privation de puissance professionnelle que je me suis infligée (néanmoins avec grand plaisir, enfin nul besoin de vous préciser que le masochisme est de rigueur en médecine, par exemple le fait de manger 15 fruits et légumes par jour afin de « montrer l’exemple »). Je vous conseille en effet de vous adresser au Directeur Fréderic Nietzsche, notamment pour toute revendication, plainte administrative, remarques sur la gestion de l’hôpital, augmentation de salaire, demande de promotion, etc.
      Certes, vous pourrez me dire – et je comprend vos allégations – que M.Nietzsche est mort, mais pourquoi s’arrêter au statut des personnes ? Ne serait-ce pas là faire preuve de discrimination, de nécrophobie ? M.Nietzsche, vivant ou mort, fait très bien son travail, n’allons pas le rejeter sous prétexte qu’il ne peut pas respirer.
      Quant au machisme, je ne saurais dire. Je vais me pencher sur cette question durant les prochaines années, délivrerait cette réponse à M.Nietzche qui se chargera de vous la faire parvenir, en personne.
      Bonne journée à vous, M.63,

  4. Le Polybe
    2 juillet 2015
    Reply

    Oh bande de fripons ! J’ai comme impression que quelqu’un vous donné l’idée de faire se sujet par qui ? Mystère 😉

  5. Le Polybe
    2 juillet 2015
    Reply

    Non sérieusement….Un sujet intéressant et surtout nécessaire. L’utilisation de la langue du bois est dangereux pour l’esprit critique, nos capacités morale, l’influence de nos choix, la santé mentale bref pour l’Homme en générale. Si la majorité se résigne ou n’arrive pas à agir (comme moi malheureusement !) c’est due en partie à cause de cela. Dans « 1984 » le but du novlangue est de complexifier et appauvrir le langage pour que le peuple ne peut plus exprimé d’idées car ces derniers leurs ont été volées.
    D’ailleurs ils existent bel et bien une crise identitaire, mais ce n’est due au arabes, aux noires, aux chinois, aux juifs,…. C’est le marketing qui nous privent de notre identité et de notre existence propre.

    Il m’arrive de vouloir vivre parmi une tribu « primitifs » où on se complique moins la vie (on mange, on boit, on vit au rythme de la nature, on se reproduit, on élève ses enfants, point). Quand je voit notre civilisation (enfin ce que ceux qui nous dirigent appelle par-là).

  6. 2 juillet 2015
    Reply

    Bon super article 😀
    Particulièrement aimé la vidéo de Koreus que tu as donnée ^^
    Et…. Voila tous ceci est bien constructif 😉

    PS : Viisiiiiiiiiisssssss le pad lag a mort :'( ça fait 30min que j’essaye d’y aller et je promet que ce n’est pas ma faute 😀
    J’ai peur que tout soit perdu :'( (prions cher amis, prions!)

    Tchô!

    • 2 juillet 2015
      Reply

      En effet j’ai testé en guest, avec un compte, ça ne marche pas pour le moment. Pas la peine d’insister pour l’instant, on retentera plus tard.

    • RRRomain
      2 juillet 2015
      Reply

      « je promets que ce n’est pas ma faute » dit-elle sans conviction tandis que le pad fait des efforts colossaux pour charger les centaines de lignes de la zone à trolls 😉

      • 2 juillet 2015
        Reply

        Quoi, tu m’accuse moi, moi!? tssssss 😉

  7. 2 juillet 2015
    Reply

    A reblogué ceci sur Boycottet a ajouté:
    VIDEO … CNIL … DROIT A OUBLI … IMPOSSIBLE ! COPWATCH …

  8. 2 juillet 2015
    Reply

    Article très intéressant, merci. Ca me fait penser à la série Person of Interest pour ceux qui connaissent. Notamment (petit spoil) le groupe Vigilance.

  9. 3 juillet 2015
    Reply

    C’aurait été beaucoup plus rapide d’écrire simplement que nous vivons dans un monde bourré de gros cons.
    cordialement,Grumeau.

    • Jiiic
      22 juillet 2015
      Reply

      Grumeau Couillasse

      Rien ne sert d’arrivé là
      Insulter n’est pas la meilleur solution pour vaincre un tel incendie.
      La prévention de celui ci est une meilleur solution que de conclure par  » ils sont tous con et aveugle »

      Moi aussi j’etais un peu plus con avant de lire cet article, je n’avais en aucun cas l’idée du concept. dans ma cervelle elle meme j’etais coincé a réflechir avec le langage que l’on ma donné a manger sans produire mon propre langage .

  10. […] 2008, la plupart des textes concernant des systèmes de sécurité sur la voie publique n’évoque plus la « vidéo-surveillance », mais la « vidéo-protection ». Derrière ces deux expressions, le système est le même, mais la pilule passe mieux quand on […]

  11. Neko
    24 août 2015
    Reply

    Hum…C’est donc ça!
    Quand on débat avec les collègues et qu’ils m’arrêtent plusieurs fois pour me demander la signification d’un mot…Pour finir par me demander de parler français.
    C’est donc ça…
    Hum…J’ai peur –‘

  12. Kaeso
    1 novembre 2015
    Reply

    J’ai une question!
    « Voici une vidéo à regarder avec un œil particulièrement critique : »
    Mais pourquoi diantre cette vidéo est-elle à regarder avec un oeil critique? Y-a-t’il une subtile fourberie qui s’y dissimule? Pour moi elle indiquait qu’on utilisait pénalement deux termes pour désigner un mécanisme similaires aux objectifs disjoints.

    Autre question!
    « Clique sur la flèche pour te téléporter : »
    C’est pour ramener en haut de page? Si tel est le cas deux choses à observer.
    -Ça ne sert à rien puisque personne ne clique dessus
    -L’observation une est déduite du fait que le bouton… renvois sur la page d’accueil! Même si « personne », c’est un poil exagéré

    • 3 novembre 2015
      Reply

      Critique ne serait-ce que pour l’explication du terme vidéoprotection, « la vidéosurveillance est acceptée par le public… la vidéosurveillance n’est pas vu comme une atteinte à la vie privée… » etc. C’est clairement un discours idéologique, orienté. Généraliser une opinion « la vidéosurveillance c’est bien » à l’ensemble de la population française est un raccourci qui a pour but de faire croire que tout le monde adore les caméras et la surveillance, or ces affirmations ne se basent que sur un seul sondage (cf le rapport en lien à la fin) , dans mes souvenirs, très orienté et qui ne dit pas que les français pensent que les caméras les protègent.

      Concernant ce que tu dis sur le bouton pour remonter en page d’accueil… désolée mais je n’ai pas du tout compris ce que tu voulais dire ! 🙂

  13. […] de langage, pour notre part de novlangue (comme se vendre soi, vendre du rêve… on avait défini la novlangue dans cet article) et de bien d’autres sujets liés à cette thématique […]

  14. MonNom
    1 juin 2016
    Reply

    Hello, pour savoir si la vidéosurveillance fonctionne ou non, encore faudrait avoir des chiffres (quelque chose permettant de voir l’évolution du nombre d’agression avec l’augmentation de caméra installée, par exemple). Sans ça, on peut toujours dire que les dérives sont possibles voire probable (effet Big Brother avec la reconnaissance faciale, etc.) et que le terme « vidéoprotection » est moins adapté que « vidéosurveillance », mais difficile de conclure que ça n’a aucun impact sur le nombre d’agression…
    Par exemple, je connais quelqu’un qui s’est fait agressé sexuellement dans le métro, la vidéosurveillance a permis de retrouver rapidement l’agresseur (qui s’avérait être un tripoteur pathologique, qui se fait désormais suivre par un psy pour ça, avec un peu de chance il se sentira mieux et ne tripotera plus personne). Donc comparer une caméra à un parasol, oui mais non : un parasol dans le métro ne permettrait pas d’attraper les harceleurs, tripoteurs ou autres (qui ne se baladent pas cagoulée dans le métro, hein)

  15. 0zo
    27 juin 2016
    Reply

    J’habite dans une ville avec 1 caméra pour 800 habitants !

  16. […] 2008, la plupart des textes concernant des systèmes de sécurité sur la voie publique n’évoque plus la « vidéo-surveillance », mais la « vidéo-protection ». Derrière ces deux expressions, le système est le même, mais la pilule passe mieux quand on […]

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