Sommaire de l'article
Ce présent article fait parti d’un dossier, il est la suite de ces articles :
- [PE1]. Pourquoi pôle emploi nous déprime et comment y remédier ?
- [PE2]. Une politique d’accusation cachée sous des allures bienveillantes
Ce dossier est également disponible intégralement en PDF
Dans la partie précédente, nous nous sommes attelés à voir les considérations et politiques très spéciales à l’origine des institutions d’insertion qui expliquent grandement pourquoi le chômeur se sent humilié et pourquoi il y a ce préjugé de culpabilité du chômeur qui est vivace dans la société. Il s’explique en deux mots « internalité » et « allégeance » ; aujourd’hui, nous commençons la conquête de ces notions, dans une finalité de hacking social.
***
Les institutions d’insertion, de réinsertion seraient des fabriques à « internes ». On programmerait l’individu pour qu’il soit interne : non par malveillance, manipulation mentale ou complot, mais parce qu’effectivement, les gens internes sont bien mieux considérés par la société, donc ils sont plus recrutés, plus félicités, on leur accorde beaucoup plus de choses, on passe moins sur leurs défauts, etc. Ceux qui auront un emploi, c’est parce qu’ils auront fait preuve d’internalité, ceux qui auront les postes à responsabilités, les promotions seront les plus internes et même les élèves qui auront la chance d’aller dans telle ou telle école, ce sont les plus internes.
Est-on plus doué, plus compétent objectivement lorsqu’on est interne ? Non. Les performances, les connaissances, l’expérience et même la personnalité sont hors de propos. L’internalité n’est qu’une posture particulière, qu’une norme, mais avant qu’on puisse dire cela, il va nous falloir remonter quelques décennies dans le passé de la recherche en psychologie.
Les théories de l’attribution, Heider
Heider, dans les années 50, se demande comment les personnes expliquent les événements et les comportements qu’elles observent. Il part de l’idée que les individus cherchent à trouver les causes de l’événement ou du comportement observé, un peu en « psychologue naïf », en petit scientifique. Il s’attellera à comprendre ce système d’attribution des causes, en analysant les hypothèses et les notions que font les gens.
L’attribution c’est donc le processus par lequel « l’homme appréhende la réalité et peut la prédire et la maîtriser ».
« Autrement dit, comment les gens expliquent les événements dont ils sont les acteurs ou les observateurs, comment expliquent-ils ce qu’ils font ou ce que font les autres, ce qu’ils pensent, ce qu’ils ressentent ? Comment à partir des informations dont ils disposent infèrent-ils d’autres informations sur ce qu’ils ne savent pas ?
Des attitudes aux attributions, sur la construction de la réalité sociale J.C Deschamps et J.L Beauvois, presses universitaires de Grenoble
Ces attributions sont fondamentales, car elles vont déterminer notre comportement. Heider donne l’exemple d’une branche qui nous aurait frappé : on ne va pas réagir de la même manière si on attribue la cause de cet événement au fait qu’elle soit tombée d’un arbre pourri ou jetée sur nous par un ennemi.
Heider va alors élaborer un système de compréhension de ces attributions, et il va distinguer, entre autres, des attributions causales internes (on parle aussi de facteurs dispositionnels) et des attributions causales externes (on parle aussi de facteurs situationnels).
Il remarque dès 1944 que les individus ont tendance à citer les causes d’un événement chez les personnes plus que dans l’environnement. Autrement dit, si on leur présente la situation de la branche, ils choisiront plus l’explication de l’ennemi qui l’aurait jeté sur la personne.
L’erreur fondamentale d’attribution
Nous avons fait un épisode sur cette erreur fondamentale d’attribution, ici :
Et pour aller un peu plus loin sur les questions d’internalité quelques précisions avec ce SAV :
En 1977, Birbauer demande à des personnes d’expliquer pourquoi les sujets du protocole de Milgram se soumettaient, autrement dit il leur demande de faire des attributions causales. Il est apparu que les personnes mettaient en avant des facteurs dispositionnels (autrement dit, ils mettaient en cause de la soumission les caractéristiques des personnes) au détriment des facteurs situationnels. Alors que dans l’expérience de Milgram, la situation est extrêmement pesante et tout observateur peut en prendre le constat.
Cette erreur d’attribution, on la nomme « erreur fondamentale d’attribution ». Cette erreur, c’est de surestimer le poids des causes personnelles, de faire des attributions internes alors que la situation est clairement en jeu dans la cause de l’événement/du comportement.
En 1967, Jones et Harris avaient déjà constaté cette erreur lors d’une expérience :
Des étudiants étaient forcés d’écrire un texte en faveur de Fidel Castro. Puis, on présente cette situation à d’autres sujets, précisant bien que les textes pro-Castro avaient été écrits sous la contrainte (poids très important de la situation).
Résultat, les sujets attribuent aux étudiants des attitudes personnelles pro-Castro, autrement dit, ils attribuent la cause du texte non à la situation de contrainte, mais aux croyances des étudiants qu’ils disent pro-Castro… Ils oublient totalement le fait qu’ils aient été forcés.
Pire encore, l’erreur continue si en plus on leur fait ce même exercice avant de juger, donc qu’ils testent eux même la situation de contrainte (Snyder et Jones 1974). C’est toujours de la faute de l’étudiant qui doit être pro-Castro…
En 1977, Ross, Amabile et Steinmez réalisent une expérience qui est assez facilement reproductible lors d’un dîner de famille ou avec des amis.
Voici une reproduction de l’expérience :
Parmi les deux sujets conviés à l’expérience, on tire au sort un « questionneur » et un « questionné ». Il s’agira de faire une sorte de jeu type « question pour un champion » et le questionneur, le Julien Lepers, devra préparer lui même 10 questions « exigeantes, mais pas impossibles » et le questionné s’entraîne à des questions faciles.
Forcément, le questionné réussit à des questions et échoue à d’autres.
Puis on leur demande de s’évaluer l’un l’autre sur leur culture générale, il s’agit de noter son niveau de culture et celui de l’autre.
Résultat, le questionneur s’évalue plus cultivé que le questionné (53/100 contre 50,6/100), mais le questionné également évalue le questionneur plus cultivé que lui (66,8/100 pour le questionneur contre 41,5/100 pour lui). Le jugement est biaisé, car les personnes encore une fois ignorent le poids de la situation, notamment ici celui des rôles attribués. L’erreur fondamentale est ici une surestimation des connaissances d’une personne parce que le rôle de la situation n’est pas pris en compte.
Pour le dire autrement, les sujets se focalisent sur la personne et non sur la situation. Il n’y a pas d’attribution externe, que de l’interne.
L’expérience a été reproduite avec un public, public qui devait lui aussi jauger le niveau de culture générale : de la même façon, il juge le questionneur plus cultivé que le questionné, sans prendre en compte le poids de la situation.
Non seulement cette expérience a été très largement reproduite, mais elle a aussi été variée sous des différentes formes, elle a également donné lieu a des interprétations qui vont particulièrement nous aider pour la suite de cette investigation avec pôle emploi.
Si on résume ce « question pour un champion » de laboratoire, les personnes sont arbitrairement mises dans des rôles : l’un flatteur, dominant, qui fait apparaître bien, le « questionneur ». L’autre rôle, « questionné », est moins flatteur, car forcément on ne peut être que dans l’échec, on est dominé, à la merci de l’autre.
Aussi courte soit cette situation sociale, aussi arbitraires soient les rôles distribués, aussitôt le dominant est mieux considéré de façon globale, le dominé le considère mieux et se déconsidère. Et le public, qui devrait normalement être moins à la merci des biais, car il n’est pas aux prises avec la situation, il est distant, observateur, fait exactement la même erreur de jugement.
Nous devenons le rôle que l’on nous a attribué, même si cela n’a rien à voir avec nous, l’erreur fondamentale d’attribution (toujours dispositionnelle, donc interne) , qu’elle vienne de nous ou des autres, nous fait nous sentir être ce rôle.
C’est très grave, parce qu’on peut perdre toute morale à se confondre avec un rôle qu’on nous a donné, c’est grave parce qu’on ne voit pas les déterminants, on ne voit pas ce qui nous manipule, c’est grave parce qu’on peut en souffrir terriblement.
Cela sort un peu du cadre des attributions, mais il me semble important de montrer vers quoi dérivent ces erreurs fondamentales d’attributions peuvent mener avec l’expérience – catastrophique- de Zimbardo :
https://www.youtube.com/watch?v=WUDTCMUEeTA
L’erreur ultime d’attribution
Les attributions causales ont également servi à faire avancer la recherche sur l’analyse des préjugés. Ainsi est né ce nouveau terme « d’erreur ultime d’attribution » : nous avons tendance à expliquer les comportements par des causes internes, et cette tendance (donc erreur d’attribution) sera encore plus forte lorsqu’elle concernera un groupe qu’on déteste, pour lequel on a des préjugés.
« Les Sujets de l’expérience sont américains. Ils devaient expliquer le succès d’une personne à une tâche. Cette personne était soit de couleur blanche, soit de couleur noire.
Les résultats sont les suivants et mettent en évidence l’Erreur ultime d’Attribution : le succès à une tâche sans lien avec les Stéréotypes raciaux est attribué à des facteurs internes lorsque l’auteur de cette réussite est un blanc. Par contre, s’il s’agit d’un noir, les sujets ayant des Préjugés envers les noirs attribuent cette réussite à la chance. »
http://www.psychologie-sociale.com/index.php?option=com_content&task=view&id=174&Itemid=33
Morris et Peng en 1994, toujours dans le cadre de l’erreur ultime d’attribution, ont analysé tous les journaux américains et chinois, parlant de deux meurtriers l’un chinois et l’autre américain. Dans les journaux américains, le meurtrier américain reçoit des attributions situationnelles (les journalistes disent que la cause de ses actes est de l’ordre de la situation, non des caractéristiques du meurtrier), alors que le meurtrier chinois reçoit des attributions internes (ses actes sont fonction de ce qu’il est). Dans les journaux chinois par contre, pas d’erreur d’attribution. Ce n’est pas parce que les Chinois seraient exempts de préjugés (leurs préjugés seraient d’une autre nature que celle reliée aux attributions causales), mais parce qu’on le verra plus tard, c’est une caractéristique occidentale d’être plus « interne », donc d’être susceptible de faire des erreurs fondamentales.
Le L.O.C, locus of control (lieu de contrôle)
On quitte ici le champ de recherche des attributions causales, où l’individu cherchait des causes aux événements qui s’étaient déjà produits. Ici, il va s’agir de l’anticipation de l’individu, où comment il va réfléchir les causes de son avenir.
Tout démarre avec une psychothérapie ratée d’un patient de Phares un des futurs théoriciens du LOC. Karl, le patient, n’a aucune satisfaction dans quoi que ce soit, que ce soit ses relations, dans le domaine du travail ou amoureux. Phares a donc opté pour une psychothérapie qui apprendrait à Karl à chercher et trouver des satisfactions, en l’aidant par exemple à prendre un rendez-vous avec une fille. Phares postulait que si Karl réussissait ces comportements, il en tirerait une satisfaction, satisfaction qui lui donnerait confiance et donc il reproduirait ces comportements (ce qu’on appelle un renforcement, si on constate qu’un comportement que l’on a eu est un succès et fait plaisir, on le reproduit). Un cercle vertueux, en somme.
Malgré des mois de cette psychothérapie et la bonne volonté du patient, il n’y eut pas les résultats escomptés. En effet, Karl ne faisait aucun lien causal entre ses comportements et les succès obtenus. Il disait que c’était dû au hasard, il n’y avait donc aucun renforcement, puisqu’il considérait que ce qu’il se passait ne dépendait pas de lui, même si le psychothérapeute avait tout fait pour qu’il se sente à l’origine de ses comportements.
« Ainsi, étant donné que Karl attribue l’obtention d’un rendez-vous amoureux à la décision de l’autre et non aux démarches entreprises par lui, il n’y a aucune raison pour que, en vue d’obtenir un autre rendez-vous, il reproduise ces démarches quand bien même celles-ci sont jugées fructueuses par un observateur extérieur. De la même façon, étant donné qu’il attribue l’obtention d’un emploi à la chance et non aux pratiques mises en œuvre par lui, il n’y a aucune raison pour que, dans une situation ultérieure de recherche d’emploi, il reproduise ces pratiques antérieures pourtant couronnées de succès »
Des attitudes aux attributions, sur la construction de la réalité sociale J.C Deschamps et J.L Beauvois, presses universitaires de Grenoble
Karl était ce qu’on nommera plus tard un « externe », une personne qui, via sa perception causale des événements, ne crée ici aucun renforcement de son comportement. Quand on dit que c’est « le hasard », on ne crée pas de renforcement de son comportement à l’événement, au contraire de l’interne. L’interne lui va dire « c’est grâce à mes efforts », il renforce l’événement en le liant à son comportement.
C’est en 1966 que Rotter va dire que non seulement, il y a différents « lieux » qui créent des renforcements donnés, par exemple des lieux internes (moi, les caractéristiques d’une personne, les qualités, les efforts…) et des lieux externes (le hasard, la chance, le destin…) ; mais également qu’il y a un lien entre ces lieux et le type d’anticipation (croyance). Pour Rotter, les gens se caractérisent par ces anticipations, par leur contrôle interne ou externe des renforcements. Très tôt, il considère ces anticipations internes ou externes comme une variable générale de la personnalité et en fait une échelle afin de mesurer tout ceci.
L’échelle a eu un succès fou dans le monde entier et servait à différencier les personnes internes, c’est à dire qui n’étaient pas du tout comme Karl et qui croient que les renforcements obtenus dépendent des comportements ou des caractéristiques de l’acteur jugés ; des personnes externes, qui croient que les renforcements échappent au contrôle de l’acteur, car dus au hasard, à la chance, à des toutes-puissances.
Voici l’échelle du LOC de Rotter (et rappelez-vous ce qu’on a dit précédemment sur l’erreur fondamentale d’attribution;) ; les personnes devaient choisir la proposition qu’elles préféraient, soit a) ou b) pour chaque point (il n’y avait pas de couleurs sur les questions tel que présenté ci-dessous) :
En 1975, Scott et Severance mettent en rapport le LOC avec les traits de personnalité. Ils concluent ainsi :
« L’internalité est significativement liée à l’âge, au niveau d’éducation et aux capacités intellectuelles. Ainsi, l’Interne s’exprime bien, se sent responsable, est persévérant, énergique et est doté d’un Moi fort. À l’inverse l’Externe a une personnalité instable, est toujours insatisfait, inhibé, suspicieux à l’égard d’autrui, désorganisé, défensif, a un Moi faible et pour finir est prédisposé à la schizophrénie, la dépression, l’introversion ou encore l’anxiété. »
http://www.psychologie-sociale.com/index.php?option=com_content&task=view&id=353&Itemid=9
L’interne, c’est le type idéal. Le même type idéal que ceux dépeints par les institutions d’insertion comme on l’a vu précédemment. C’est celui qui réussit dans la vie, c’est celui qui a toutes les qualités. Globalement, et pour le dire « vulgairement », l’interne est un « winner » et l’externe un « loser »
Ce LOC a eu tellement de succès, qu’il a quitté rapidement la sphère clinique pour la sphère pro, les ressources humaines l’ont utilisé pour recruter, ainsi les externes n’étaient pas les bienvenus.
On voit maintenant d’où viennent les inspirations de pôle emploi et des autres institutions d’insertion. Si les institutions cherchent à faire du chômeur un « interne », c’est tout simplement parce que celui-ci est sûr de gagner, il a une bonne orientation de ces renforcements, il anticipe bien sous tout rapport. Et s’il n’est pas interne, c’est donc qu’il est externe, ce qui selon l’échelle de Rotter s’approche de la dépression, du laisser-tomber généralisé. Le LOC à lui tout seul justifie les politiques d’insertion centrées sur l’individu.
Tout ceci est extrêmement critiquable, je pense que vous l’aurez deviné en voyant l’échelle du LOC, en vous rappelant de l’erreur fondamentale d’attribution. Et en effet, même si une grosse partie de la société considère l’interne comme la seule orientation de la personnalité à avoir pour « gagner » sa vie, la psychologie sociale, elle, a fait pas mal de chemin depuis.
[…] SUITE : [PE3] Vers l’internalité et au-delà […]
Vraiment super article, juste la bonne longueur pour avoir encore en tête l’expérience du début quand on lit l’échelle de Rotter. D’ailleurs en la lisant je me suis sentis un peu mal en cochant les réponses, un coup bleu, un coup rouge… On se doute de ce que les phrases signifie, même sans la couleur. Et donc si je suis à la fois externe et interne, c’est que je suis un Pokémon frontière #Kyurem? xD
Sinon, comme chaque lundi, impatient de lire la suite ^^ et de voir un commentaire de Caligula, ça fait longtemps.
Merci ! Je pense que je vais garder cette limite de 10 pages en tête pour le futur, au vu des retours et aussi de la mise en page, ça semble une longueur à peu prés raisonnable et ça laisse tout de même de la marge pour développer quelques idées.
Je crois que caligula œuvre sur le forum 😉
Merci pour ce florilège d’expériences! Toujours de très bons articles, informatifs et importants. Cette taille est en effet plutôt pas mal, l’impression de proche-explosion du cerveau n’est plus que fugace… c’est tout de même plus complexe qu’un numéro de Closer (oui, c’est une plainte!) 🙂
Article très instructif, j’ai hâte de lire la suite !
Je trouve juste dommage que des institutions comme le Pôle Emploi usent d’une échelle qui commence à dater :/
Merci ! Alors je me suis peut être mal exprimée, mais à priori, Pole emploi n’utilise pas l’échelle de Rotter ; par contre les considérations « interne allégeant (on verra le terme plus tard dans le dossier) » = individu supérieur à « externe » sont d’actualité et implicitement, surement même très inconsciemment pour bon nombre d’agents. On peut le voir dans leur application sur les entretiens https://play.google.com/store/apps/details?id=com.poleemploi.entretien&hl=fr ; si les personnes qui liraient ce commentaire et n’ayant pas d’appli voici une capture d’écran explicite où n’y aucune aucune réponse vraiment externe ou non allégeante et où la réponse la plus interne est la « bonne » :
Alors qu’on aurait pu faire une belle réponse externe (et séduisante) « Si les circonstances sont favorables à l’entreprise , j’espère pourvoir participer à l’essor de tel secteur ».
Bonjour.
Merci beaucoup pour ces articles toujours aussi bien argumentés et documentés 😉
Juste après avoir lu cet article, je vais sur facebook et paf, je tombe sur ça:
http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=3199651429167915800949389609117287959521302702880n.jpg
Amusant, non?
Bonjour.
Pour la première fois sur ce site, je ne fais pas partie de la masse silencieuse alors je vais tout d’abord vous remercier pour votre magnifique travail dans les articles ainsi que les vidéos que vous proposez. Je ne manque pas de partager vos travaux avec mes connaissances qui n’ont que des échos positifs envers vous.
Ensuite, vu que je suis en fin d’adolescence et que je cherche à me connaitre, je me demandais si vous n’aviez pas des questionnaires pour déterminer si nous sommes internes ou externes ? En effet, avec la brève échelle du LOC j’alternais les réponses à caractère interne et externe.
Merci d’avance pour votre réponse 😀
Merci ! Contente que des jeunes puissent trouver de l’intérêt à cet article 🙂
Alors comme je disais dans l’article : ne faites pas ce test du loc ! Il ne vous apprendra rien sur vous 🙂 (c’est pour ça que j’ai volontairement biaisé sa passation en mettant des couleurs) On verra dans les articles suivants que la dichotomie interne/externe n’apprend strictement rien de la personnalité que l’on peut avoir. C’est plutôt à considérer comme une norme sociale (donc un truc qu’on suit pour se faire bien voir de son groupe, pour définir vite) et encore, on verra qu’il y a d’autres variantes qu’on peut ajouter. Se croire être interne ou externe, c’est un biais d’internalité 😀 Mais rassure-toi, les chercheurs eux-même s’y sont trompés durant des années, c’est vraiment un formatage très profond de notre monde occidental.
Si tu veux connaitre ta personnalité, vois du côté des « big five » (celui là est pas mal : http://www.psychomedia.qc.ca/personnalite/test-inventaire-des-cinq-facteurs ), c’est actuellement celui qui fait le plus consensus en psychologie sur les traits de personnalité.
Ah oui j’imagine que la classification interne/externe est pour mettre les gens dans des petites cases ce qui est bien souvent plus facile pour l’esprit humain mais très réducteur dans son fonctionnement avec pour prendre un exemple plus simple les « méchants » et les « gentils ».
Un grand merci pour ta réponse et pour le test qui m’a donné quelques réponses à mes interrogations 🙂
Alors Rotter, le créateur du LOC avait des raisons et objectifs parfaitement légitimes de faire cette distinction interne/externe le but était thérapeutique, de voir comment les attributions causales externe ne permettait pas l’évolution du patient, parce qu’il se sentait strictement sans pouvoir même quand il était vraiment à l’origine de ses réussites thérapeutiques. Le gros problème à mon sens, c’est que l’internalité ou l’externalité a été ensuite considérée était une caractéristique de la personnalité ( donc inchangeable, indépendante des contextes et situations) et transformée en un outil de detection, comme tu dis de « bonnes » ou « mauvaises » personnes. Là ça a été la grosse méprise, et encore aujourd’hui, le monde du management/ des ressources humaines, ceux qui parlent du LOC, se trompent :
Voici la définition quasi-erronée du LOC par le figaro :
Un extrait d’un livre de management (« psychologie du manager » p49) qui oublie les recherches récentes sur le fait que l’internalité soit une norme et pas une caractéristique de la personnalité :
Contente que les tests aient pu te servir 🙂
[…] [PE3] Vers l’internalité et au-delà […]
[…] [PE3] Vers l’internalité et au-delà […]
[…] [PE3] Vers l’internalité et au-delà […]
[…] il y a inversion des causes du problème : les médias et parfois certains intellectuels font des erreurs fondamentales d’attribution et disent que ce sont les employés qui ont un problème psychologique qui les rend inaptes à […]
Bonsoir,
Je trouve vos articles, tout comme vos vidéos, très bien réalisés et très bien réalisés, je vous encourage à continuer!
Petite question concernant cet article : est-il juste de considérer que les personnes ayant une personnalité plutôt interne attribuent aux personnes qu’elles jugent toute responsabilité de leurs actes et négligent les facteurs extérieurs en se basant sur leur propre cas et en faisant une généralité?
Merci !
Dans les chapitres suivants il y a quelques réponses à tes questions (d’ailleurs mon message sera plus compréhensible si tu jettes un œil sur eux), mais pas toutes alors je vais expliquer.
Alors tout d’abord la bonne nouvelle c’est que l’internalité(et l’externalité) est plutot une norme sociale plutot qu’une caractéristique de la personnalité ; bonne nouvelle car, autant la personnalité est difficillement changeable, autant une norme sociale on peut la suivre ou non selon les circonstances, et choisir ou non de la suivre.
Oui les internes allégeant accusent les personnes de la responsabilité de leur actes tout en négligeant les facteurs extérieurs souvent par soumission inconsciente à l’autorité, pour être bien perçu dans certaines circonstances, par idéologie, par manque de confiance en soi, par ignorance, etc. Les internes non allégeant peuvent eux par contre accuser autrui, mais prendre en compte également les circonstances. Et eux, ils sont clairement très mal vus par la société parce que leur jugement s’oppose aux dominations et s’extrait de la soumission à l’autorité.
Ils peuvent ou non se baser sur leur expérience, ils peuvent ou non faire des généralités.
Mais l’important à retenir, c’est que cette internalité n’est pas une caractéristique de la personnalité, c’est changeable et changeant selon les circonstances et situations sociales. Ainsi on peut être externe allégeant à un repas de famille pour eviter le conflit, interne allégeant à un entretien pour avoir un job, puis interne non allégeant au travail en s’insurgeant si on voit des injustices ou de la violence.
[…] [PE3] Vers l’internalité et au-delà […]
[…] "Halo autour du chômage" [PE3] Vers l’internalité et au-delà. Ce présent article fait parti d’un dossier, il est la suite de ces articles :Ce dossier est […]
[…] permettrait de faire revenir le nombre de 4,3 millions. Le "Halo autour du chômage" [PE3] Vers l’internalité et au-delà. Ce présent article fait parti d’un dossier, il est la suite de ces articles :Ce dossier est […]