đŸŽ„ Foire aux questions
 politiques ;)

Et voici le replay du live FAQ ainsi que des questions auxquelles on n’avait pas eu le temps de rĂ©pondre (posĂ©es sur youtube majoritairement) et des rĂ©ponses Ă  des questions posĂ©es durant le live. Nous parlons de FAQ « politique » car en effet presque toute vos questions ont portĂ© de prĂšs ou de loin au champ politique et c’est ce qui semble avoir le plus suscitĂ© de discussion sur le chat durant le live.

 

Si vous voulez directement consulter la réponse à une question voici le « plan » du live :

  • 00:00 Introduction
  • 05:40 Avez-vous fait des Ă©tudes en sociologie ?
  • 8:57  Peut-on penser quoique ce soit sans que ce soit engagé ?
  • 15:58 Pouvez-vous donner une liste de livres ? Comptez vous faire des vidĂ©os sur un auteur ?
  • 23:52 Est-ce que vous avez quelques conseils Ă  partager type mĂ©thode socratique ?
  • 28:48  Avez-vous songĂ© Ă  regrouper les parties « donc » du livre L’homme FormatĂ© dans des fiches mĂ©mo?
  • 30:06  Pouvez-vous vivre de votre site et chaine youtube ?
  • 35:40  Que penses-tu de youtube en ce moment ? As tu des idĂ©es pour amĂ©liorer Youtube ?
  • 41:00  Des pistes d’explication sur la fachosphĂšre sur Internet ? Quelle riposte ?
  • 51:13  ĂȘtes-vous surpris/dĂ©sireux d’ĂȘtre sollicitĂ© sur des questions politiques alors que votre propos dans les vidĂ©os ne l’est pas ?
  • 53:43 Viciss, comment vis-tu la recherche dans ton quotidien et as-tu un message Ă  faire passer aux politiques concernant les recherches en psychologie ?
  • 59:14 Pensez-vous faire un jour une vidĂ©o sur la com politique ? Et si c’est le cas, un petit avis sur ces mĂ©thodes, qui se rapprochent plus du marketing qu’autre chose ?
  • 01:05:00 Que pensez-vous de la PNL ?
  • 01:06:43 Quel est votre point de vue sur l’Ă©conomie libĂ©rale ? Quel serait pour vous le systĂšme Ă©conomique idĂ©al ?
  • 01:17:12 La psychologie est-elle utilisĂ©e pour formater les cadres des entreprises libĂ©rales ?
  • 01:25:08 Croyez-vous Ă  l’Ă©cologie dans une telle sociĂ©tĂ© de consommation ?
  • 01:34:10 Est-il possible Ă  moyen ou Ă  court terme qu’on arrive Ă  un point de rupture et qu’une rĂ©volution Ă©clate ?
  • 01:45:40 Les nouvelles structures ne sont-elles pas condamnĂ©es Ă  subir des dĂ©rives quoiqu’il arrive?
  • 01:49:34 Pensez-vous que d’ici 2050 le pouvoir des Gafam aura surpassĂ© celui oligarchies des banques et du pĂ©trole ?
  • 01:54:47 A quand une vidĂ©o sur les complots ?
  • 02:05:00 Avez-vous des projets de confĂ©rence en Belgique ?
  • 02:06:54 Vous ĂȘtes de quelle rĂ©gion ?
  • 02:07:44 Est-ce qu’on ne serait pas sĂ©duit par les thĂ©ories du complot parce qu’elles ne seraient pas vĂ©rifiables et donc entretiendraient un mystĂšre?
  • 02:09:26 Combien de temps sont consacrĂ©s en psycho les HP, et comment peut-on faire sa place surtout en France oĂč peu de personnes tiennent comptent des difficultĂ©s.
  • 02:11:03 Nos partis politiques (de tout bord) ne seraient-ils pas en panne de rĂȘve?
  • 02:13:34 Le formatage des partis politiques ne provient-il pas Ă©galement de la mĂ©diocatrie?
  • 02:17:33 Que faire face aux journaux/articles de propagande qu’on trouve sur le net qui relayent de fausses informations et que certaines personnes croient avec toutes les consĂ©quences qui vont avec ?
  • 02:24:16 A quand la prochaine vidĂ©o ?

Quelques liens dont on a parlé durant le live :

le documentaire à voir absolument :

Quelques liens Ă  propos de la question sur la prime Ă  la casse :

 


Questions posées sur youtube et twitter avant le live


question14

Viciss : Oui, en comparaison d’autres pays on a la chance d’avoir la sĂ©cu, des aides sociales, etc. Et surtout on peut tenter des choses avec un peu d’organisation, ce qui ne serait par exemple pas possible sous une tyrannie ou dans un pays ravagĂ© par la famine.

Les personnes Ɠuvrent, crĂ©ent des choses formidables, je pense aux petits entrepreneurs ou association Ă©colo (par exemple l’écopĂąturage qui propose des chĂšvres Ă  la place des tondeuses Ă  gazon dans les villes, mais il y a bien d’autres exemples), Ă  toutes les personnes qui Ɠuvrent pour le logiciel libre (framasoft), Ă  ceux qui partagent leurs connaissances (WikipĂ©dia, sur le Net en gĂ©nĂ©ral), Ă  tous les dĂ©sobĂ©issants au travail qui grĂące Ă  eux, nous Ă©vitent de manger de produits douteux ou en meilleure quantitĂ© (je pense lĂ  Ă  des personnes que j’ai rencontrĂ©es dans certains lieux oĂč j’ai travaillĂ©), aux expĂ©rimentateurs de tous poils, qui tentent de nouvelles choses (la dĂ©mocratie participative Ă  Saillans, expĂ©rimentation d’un nouveau paradigme Ă  l’école avec Celine alvarez, etc.)

Par contre, ce qui est certain, c’est qu’il ne faut pas attendre des changements officiels pour commencer ces changements positifs. Prendre son autonomie, c’est aussi contrer notre soumission Ă  l’autoritĂ© et on peut le faire via la construction : par exemple je pense Ă  Best Buy, ils ont changĂ© toute leur organisation (libĂ©ration du temps, les employĂ©s faisaient le nombre d’heures qu’ils voulaient, oĂč ils le voulaient sans avoir aucune autre obligation que le travail fait) sans demander l’autorisation aux directeurs. Ils ont changĂ©, puis on fait des rapports positifs Ă  la direction alors que le systĂšme Ă©tait en place depuis un moment ; au vu des rĂ©sultats, la direction les a laissĂ© poursuivre dans ce sens.

Bref, encore une fois la phrase de Gandhi est à propos « soyez le changement que vous voulez voir dans ce monde »


question15

Viciss : Cette notion dĂ©crit le dĂ©sespoir que ressent l’employĂ© du manque de sens de son travail.

Oui il y a des mĂ©tiers insensĂ©s, on le voit dans plein d’exemples sur onvautmieuxqueca, David Graeber en a Ă©galement fait un texte trĂšs pertinent (il parle de « bullshit jobs »). Personnellement j’ai dĂ©jĂ  Ă©tĂ© employĂ©e Ă  casser des choux-fleurs avec 6 autres personnes parce que la machine en bout de chaĂźne n’arrivait pas Ă  bien casser ceux-ci
 Sans parler des conditions infernales Ă©videmment.

Cependant, attention, car comme avec la notion de bore-out (travail ennuyeux) il y a inversion des causes du problĂšme : les mĂ©dias et parfois certains intellectuels font des erreurs fondamentales d’attribution et disent que ce sont les employĂ©s qui ont un problĂšme psychologique qui les rend inaptes Ă  travailler (qu’ils ont du mal Ă  gĂ©rer leur activitĂ©, qu’ils n’arrivent pas Ă  trouver de sens Ă  leur travail…).

Un expĂ©rience pour mieux comprendre le concept d’erreur fondamentale d’attribution :

Or le travail insensĂ© comme ennuyeux peut l’ĂȘtre intrinsĂšquement, dans sa nature mĂȘme ! On aurait beau y mettre les employĂ©s les plus hyperactifs, les plus crĂ©atifs, cela ne changerait strictement rien Ă  sa nature profondĂ©ment ennuyeuse ou insensĂ©e, donc cela n’a rien Ă  voir avec les individus. Cependant, il est possible que certains par dissonance cognitive trouvent un « faux » sens au travail insensĂ©, comme le montre cette expĂ©rience :

En 1959, Festinger et Carlsmith ont demandĂ© Ă  des Ă©tudiants de perdre une heure Ă  des tĂąches ennuyeuses comme tourner des chevilles en bois d’un quart de tour, encore et encore, choisies pour gĂ©nĂ©rer une attitude fortement nĂ©gative. Une fois cette tĂąche effectuĂ©e, les expĂ©rimentateurs demandĂšrent Ă  certains d’entre eux une simple faveur : parler Ă  un autre participant (en fait un acteur) pour le persuader que la tĂąche Ă©tait intĂ©ressante. Les participants Ă©taient de trois types : certains Ă©taient payĂ©s avec l’équivalent de 20 $ (l’équivalent de 160 $ actuels) pour ce service ; un autre groupe Ă©tait payĂ© seulement 1 $ (l’équivalent de 8 $ actuels) et la faveur n’était pas demandĂ©e au 3e groupe, le groupe contrĂŽle.

Quand on demanda aux groupes d’évaluer les tĂąches effectuĂ©es (hors de la prĂ©sence des autres participants), les sujets du groupe payĂ© 1 $ avaient notĂ© le test de maniĂšre plus positive (moins ennuyeuse) que ceux du groupe payĂ© 20 $ ou du groupe contrĂŽle. Ceci a Ă©tĂ© expliquĂ© par Festinger et Carlsmith comme une preuve de la dissonance entre des cognitions incompatibles : « J’ai dit Ă  quelqu’un que la tĂąche Ă©tait intĂ©ressante. » et « J’ai trouvĂ© en fait cette tĂąche ennuyeuse ». Quand ils Ă©taient payĂ©s seulement 1 $, les Ă©tudiants se sentaient obligĂ©s d’ĂȘtre un peu en accord avec ce qu’ils avaient dit aux autres participants sur le test, car ils ne se trouvaient pas d’autre justification pour avoir agi de la sorte. Ceux qui Ă©taient dans la situation 20 $, cependant, avaient une justification externe Ă©vidente de leur comportement et ont ainsi ressenti moins de dissonance.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Dissonance_cognitive

Une explication en vidéo de la dissonnance cognitive :

Donc c’est bien de parler des problĂšmes au travail, de chercher Ă  les conceptualiser pour leur trouver des remĂšdes, mais attention Ă  l’erreur fondamentale (ici interne allĂ©geante) qui empĂȘcherait de trouver de vraies solutions (et qui enfoncerait encore un peu plus les gens qui souffrent…).

Gull : Ce phĂ©nomĂšne de Brown-out est aussi symptomatique de nos modĂšles socio-Ă©conomiques actuels. Alors que nous sommes capables, grĂące aux progrĂšs techniques, d’abaisser le temps de travail de l’ensemble des travailleurs tout en maintenant un salaire convenable, voire en instaurant un revenu universel, les politiques prennent le chemin inverse : selon eux, il faudrait travailler plus, faire davantage de sacrifice, et viser la crĂ©ation de l’emploi Ă  tout prix. L’argument du « cela crĂ©e de l’emploi » est d’ailleurs devenu l’« abracadabra » de la com politique : Notre Dame des Landes ? Ça va crĂ©er de l’emploi ! Abaisser les charges, faire des crĂ©dits d’impĂŽt sans condition aux entreprises ? Ça va crĂ©er de l’emploi ! ProtĂ©ger les grands groupes ? Ça va crĂ©er de l’emploi ! 
.

Or, le besoin de main-d’Ɠuvre pour les activitĂ©s importantes et nĂ©cessaires baisse, alors que la population augmente. Le seul moyen de maintenir l’emploi consisterait donc Ă  une prĂ©carisation gĂ©nĂ©ralisĂ©e du travail et Ă  la crĂ©ation continue de nouveaux services non nĂ©cessaires et d’emploi bullshit. Et nous voilĂ  face au Brown-out.

Le problĂšme, ce n’est pas le chĂŽmage, c’est le travail ! À vouloir prĂ©server l’idĂ©ologie du travail incompatible avec les enjeux actuels, la souffrance au travail et la perte de sens du travail ne feront que s’accentuer.

Il nous faut dissocier l’épanouissement individuel et collectif de l’activitĂ© professionnelle. L’épanouissement n’est possible que par la reconnaissance d’une activitĂ© utile Ă  la collectivitĂ©. LĂ  encore, abaissement du temps de travail, revenu universel permettrait Ă  chacun d’apporter son propre apport Ă  la collectivitĂ©.

On devrait donc quitter le « laisser-faire » libĂ©ral, dont le profit se rĂ©duit aux seuls intĂ©rĂȘts privĂ©s, Ă  un « laisser-faire » libertaire, c’est-Ă -dire l’émancipation du citoyen de l’exclusive sphĂšre du travail, la rĂ©cupĂ©ration de pleine autonomie.


question16

Viciss : Oui, ça sert beaucoup, cela permet d’ĂȘtre bien meilleur Ă  civilization en multijoueur qui demande pas mal de machiavĂ©lisme 😀 . Blague Ă  part, j’ai pu tester toutes les petites techniques dĂ©crites dans le premier chapitre de l’homme formatĂ© Ă  mon travail pour amĂ©liorer l’ambiance/le bien-ĂȘtre des personnes m’entourant et ça marche trĂšs bien (mais j’ai arrĂȘtĂ©).

Je suis devenue beaucoup plus curieuse d’observer certains comportements dĂ©tectĂ©s comme de la manipulation et de voir leurs visĂ©es. Si la visĂ©e est bienveillante, je me contente d’observer et de garder le truc en mĂ©moire. Si c’est malveillant (et que c’est IRL), je discute avec la cible de la manipulation hors du temps de manipulation, je lui explique mon interprĂ©tation, on Ă©change un maximum d’information et souvent les solutions naissent d’elles-mĂȘmes. Je suis Ă©tonnĂ©e souvent de voir Ă  quel point le fait d’échanger des informations, parler de tout, peut vraiment dĂ©bloquer un tas de situations et contrer les sales manƓuvres.

Gull : La psychologie sociale et toute rĂ©flexion sociologique m’ont Ă©tĂ© d’une grande aide dans mon quotidien. Les relations sociales ont des schĂ©mas communs qui reviennent comme des mĂ©lodies qui produisent en nous des rĂ©actions de toute sorte. J’essaye donc, Ă  travers ces diffĂ©rents acquis via le Hacking Social, de saisir des mĂ©lodies plus harmonieuses.

IndĂ©pendamment de cette aide personnelle, je m’amuse parfois Ă  tester certaines techniques sur des vendeurs qui abusent justement de ces techniques. J’aime particuliĂšrement jouer avec les prospecteurs afin de les dĂ©tourner de leurs scripts ou d’obtenir des informations sur leurs conditions de travail. Toujours avec bienveillance, il ne s’agit en aucun cas de me moquer des individus, surtout pas, encore moins de les mettre en situation de gĂȘne, mais plutĂŽt de permettre Ă  mes interlocuteurs d’avoir un feed-back de leurs propres techniques dont ils ne se rendent pas toujours compte.

La prospection tĂ©lĂ©phonique est d’ailleurs assez dĂ©licate, car les salariĂ©s n’ont aucune marge de manƓuvre, sont sous pression, coincĂ©s dans un script. J’évite donc de trop les embĂȘter, et j’invite d’ailleurs chacun Ă  ne pas trop s’énerver par rapport Ă  eux, ce n’est pas de leur faute, ils sont victimes de ces emplois bullshit et d’une organisation managĂ©riale inhumaine.

Le travail a Ă©tĂ© un vĂ©ritable terrain d’expĂ©rimentation. Je parle au passĂ©, quand je multipliais les jobs Ă©tudiants. L’un de ces jobs, que j’ai gardĂ© plusieurs annĂ©es, consistait Ă  faire du mĂ©nage dans les bureaux et dans les magasins. Ce travail Ă©tait un passe partout pour m’infiltrer un peu partout dans le monde du travail et d’observer : open space, grande surface, bureau d’architecte, commissariat de police, rĂ©gie publicitaire
. J’ai pu observer sur le terrain les conditions de travail, les organisations, le management. Et j’ai pu aussi tester des petites choses, mais ce serait trop long, et je ne vais pas non plus vous confier toutes mes petites expĂ©riences secrĂštes.


question18

Viciss : Tout dĂ©pend ce qu’on appelle religion. Certaines personnes vivent selon une culture d’une certaine religion sans pour autant suivre tous les rites, ni mĂȘme avoir la foi ; d’autres ont une foi trĂšs personnelle qui ne suit aucun rite ou habitude d’une religion donnĂ©e ; d’autres personnes sont endoctrinĂ©es puis soumises par des institutions religieuses type secte (et il y a des sectes de toutes sortes, parfois reliĂ©es aux grandes religions via certaines croyances, mais rejetant d’autres, tout est possible) ; d’autres personnes sont religieuses et suivent certaines institutions religieuses, mais les institutions en questions ne les endoctrinent pas, voire les poussent Ă  l’ouverture d’esprit.

Bref, il y a une multitude de pratiques et de façons de vivre religieusement ou prĂšs de la religion, ĂȘtre religieux ou croyant ne signifie pas ĂȘtre endoctrinĂ©, sans esprit critique, manipulĂ©, crĂ©dule, etc. Au contraire certaines personnes religieuses sont si ouvertes d’esprit qu’elles s’opposent parfois aux institutions ou aux autoritĂ©s de la religion si elles estiment que les dĂ©cisions sont mauvaises pour les personnes (certains prĂȘtres s’étaient opposĂ©s aux dĂ©clarations du pape et au contraire conseillaient le port du prĂ©servatif, par exemple). Mais l’opposition Ă  l’institution religieuse n’est pas forcĂ©ment signe de vertu non plus, il existe certaines sectes bouddhistes qui ont un comportement radicalement diffĂ©rent de ce que conseille le dalaĂŻ-lama et prĂŽnent la violence contre les autres religions.

Le champ est vaste, donc oui, il peut y avoir de l’endoctrinement parfois et d’autres fois non.

La puissance de l’endoctrinement (qui signifie : Faire partager Ă  quelqu’un ses opinions, lui faire adopter telle doctrine, telle attitude en lui imposant des rĂšgles de pensĂ©e, de conduite ) on la voit Ă©normĂ©ment ailleurs que dans le champ de la religion ! Au travail par exemple, de nombreux sĂ©minaires, formations sont de vĂ©ritables sessions de formatage, de conditionnement, de reprogrammation mentale qu’on pourrait imaginĂ©e rĂ©servĂ©e aux sectes ; par exemple ici Ă  carglass :

À DĂ©cathlon, on voit imposĂ© au salariĂ© d’ĂȘtre totalement allĂ©geant, soumis Ă  la marque Ă  la thĂ©matique « sport » (cf mĂ©moire « pisser bleu ») ; Ă  McDonald’s, les Ă©quipiers anciens finissent par totalement se dĂ©connecter de leur vie habituelle Ă  force d’avoir « du ketchup dans les veines » (un ouvrage du mĂȘme titre de l’auteure HĂ©lĂšne Weber) ; les Apple stores sont comparĂ©s Ă  des temples et les IRMf rĂ©vĂšlent une « foi » des consommateurs (documentaire Arte « Apple, la tyrannie du cool »). Et on pourrait citer encore plein d’autres exemples.

Il y a un endoctrinement autour de la sociĂ©tĂ© de consommation, autour du capitalisme libĂ©ral et c’est Ă  mon sens beaucoup plus dominant Ă  notre Ă©poque que la religion, quelle qu’elle soit. Que quelques jeunes soient plus attirĂ©s par la religion semble comprĂ©hensible, dans un monde oĂč l’important se rĂ©sume Ă  porter des marques et cumuler de l’argent, eh bien certains se tournent vers des personnes, des groupes qui parlent de spiritualitĂ©, de la vie, de la mort et des grandes questions existentielles. Des groupes qui lui promettent d’avoir du pouvoir (et pas d’achat), une destinĂ©e, de donner un sens Ă  leur vie
 (et cela vaut pour toutes les sectes, qu’elles soient chrĂ©tiennes, musulmanes, scientologues, etc. Le levier d’adhĂ©sion, c’est d’abord donner du sens Ă  la vie et donner la soif d’un pouvoir beaucoup plus grand). Évidemment que ça leur paraĂźt plus attrayant que de « gagner sa vie » avec pour finalitĂ© de craner avec sa Rolex Ă  moins de 50 ans.

Cependant, comprendre n’est pas lĂ©gitimer ; un endoctrinement, mĂȘme si on en comprend ses mĂ©canismes, cela ne veut pas dire qu’on dit qu’il faut le lĂ©gitimer surtout si ces buts sont de faire de la chair Ă  canon ou vider les personnes de leur argent. Mais cela nous apprend que la solution, elle est Ă  travailler dans notre monde, pour le rendre plus « sensé » dĂšs l’école, moins tournĂ©e vers les buts de la sociĂ©tĂ© de consommation, avec des entreprises ayant un vrai impact positif sur le monde et qui en interne est cohĂ©rente avec ce sens, etc.


question19

Viciss : Alors mĂȘme si en apparence cela peut paraĂźtre contradictoire, en fait c’est vraiment trĂšs complĂ©mentaire. Cet «effet de masse » (j’ai entendu aussi « massification ») : c’est pour montrer que le produit est tellement prĂ©sent en quantitĂ© qu’il est peu cher, accessible Ă  tous, donc qu’il faut profiter d’en acheter beaucoup lors de cette promotion sĂ»rement exceptionnelle. C’est faux Ă©videmment, ces lots sont aussi chers que d’habitude ou hors lots. Cet effet de masse concerne souvent des produits courants, mais de marque qu’on peut parfois acheter avec parcimonie (les biscuits par exemple qu’on limite pour ne pas ĂȘtre tentĂ©), donc le magasin doit pousser Ă  les consommer en masse pour faire plus de bĂ©nĂ©fices.

L’effet de raretĂ© concerne plus des produits chers, plus luxueux, de ceux oĂč les gens rĂ©flĂ©chissent un peu avant investissement ; la raretĂ© orchestrĂ©e pousse Ă  l’impulsion, Ă  rompre cette rĂ©flexion (entre autres effets).

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Un exemple d’effet de masse ou « massification » ; on en a parlĂ© Ă©galement dans cet article : http://www.hacking-social.com/2014/05/03/etes-vous-capable-de-contrer-les-manipulations-du-supermarche/

Questions posées durant le live


tom596 : Aborderez-vous la thĂ©orie de l’impuissance apprise de Seligman ?

Viciss : Alors en effet c’est un sujet trĂšs intĂ©ressant ! Peut ĂȘtre au dĂ©tour d’un article, car en effet l’impuissance apprise est trĂšs courante chez de nombreuses personnes et Ă  mon avis elle ne concerne pas que le champ de l’école (oĂč l’élĂšve par exemple abandonne telle discipline parce qu’il s’y sent dĂ©finitivement nul par exemple), mais aussi le champ politique. Je me demande s’il n’y aurait pas un lien entre impuissance acquise et appĂ©tit des personnes pour des politiques autoritaristes (parce que se sentant frustrĂ© ou impuissant, on cherche par rĂ©action des politiciens autoritaires, dominants, aux politiques ultras sĂ©curitaires, pour pallier Ă  une difficultĂ© de puissance qu’on ne trouve pas chez soi). Ce n’est qu’une thĂ©orie, cela demanderait plus de recherche.

acryline : Est ce qu’on pourrait imaginer des chaĂźnes de vidĂ©os ailleurs que sur YouTube ? En contactant par exemple Framasoft ou en crĂ©ant un outil partagĂ© et libre ? La question de la pub me gĂšne.

Viciss : Nous avons dĂ©sactivĂ© les pubs sur nos vidĂ©os. Eh oui un autre endroit que YouTube, pourquoi pas, le problĂšme, c’est que les personnes sont sur YouTube et c’est difficile de les faire migrer. Ne serait ce que pour consulter par exemple des dĂ©tails sur notre vidĂ©o qu’on dĂ©crit sur le site, certaines personnes qui ont pourtant des interrogations, visiblement ne se dĂ©placent pas jusqu’au site comme si c’était un lieu vraiment trop lointain:D C’est pas un reproche, c’est juste que l’on constate, quelle que soit la plateforme, les personnes n’ont pas forcĂ©ment l’esprit nomade et reste Ă  leur « domicile » principal. À moins que la migration soit massive.

Stoouf : Pourquoi avez-vous décidé de faire des vidéos ?

Viciss : Parce Gull en faisait dĂ©jĂ  avant et il aime ça. Et c’est une chouette occasion pour aller Ă  la plage en costard 😀

Gull : La vidéo est un format encore jeune, surtout du cÎté du contenu culturel sur Internet.

La vidĂ©o permet de s’adresser plus facilement au public, ça c’est l’avantage. Le dĂ©savantage, c’est qu’il est difficile d’avoir un contenu complet en vidĂ©o Ă  cause de la quantitĂ© de travail que cela reprĂ©sente. À titre d’exemple, le dernier Ă©pisode d’Horizon « il aura la femme » reprĂ©sente 20 pages de script pour une heure de vidĂ©o et plusieurs mois de travail. Autant dire qu’il serait impossible d’adapter tous nos articles en vidĂ©o, et pour du contenu plus poussĂ© l’écrit reste encore le medium idĂ©al.

Ainsi la chaüne et le site se complùtent, nous voyons la chaüne comme le vestibule du hacking social, invitant ceux qui le souhaitent à poursuivre davantage leur visite en allant dans le salon, c’est à dire en lisant les articles sur le site.

gardevoir8888 : QUESTION , la culture disparaüt ? est-ce une impression , qu’en penser ?

Viciss : Alors je ne pense pas qu’il n’y a « une » culture, mais des tonnes de cultures diffĂ©rentes : la culture du Net, la culture tĂ©lĂ©visuelle, la culture hacker, la culture geek
 Bref Ă  chaque communautĂ© est ralliĂ©e une culture un peu diffĂ©rente, c’est un phĂ©nomĂšne humain presque automatique Ă  partir du moment oĂč des personnes ayant un centre d’intĂ©rĂȘt commun se rassemblent et vivent ensemble. Donc, non on n’a pas l’impression que cela disparaĂźt.

Gull : La question que je voudrais poser serait la suivante : « qui proclame que la culture disparaßt ? »

Il est certain que nous basculons dans une nouvelle civilisation, que la diversitĂ© culturelle n’a jamais Ă©tĂ© aussi foisonnante. C’est sans doute cette diversitĂ© qui peut amener cette impression de disparition de LA culture. Mais quelle est-elle CETTE culture ?

Cette impression de disparition est aussi la consĂ©quence d’une culture de masse plus forte, que je voudrais d’ailleurs sĂ©parer de la culture qu’on consomme. La culture de masse a souvent Ă©tĂ© dĂ©valorisĂ©e, sous prĂ©texte que ce qui touche le plus grand nombre ne serait pas des plus raffinĂ©. C’est oublier que l’Illiade et l’OdyssĂ©e ont appartenu, si je puis dire avec un certain anachronisme, Ă  la culture de masse de l’antiquitĂ© grĂ©co-romaine. Pour autant, il y a bien une culture que l’on consomme, ce qui est un oxymore, car les objets culturels sont censĂ©s durer, subsister Ă  ces crĂ©ateurs et Ă  ses auditeurs. Or, que ce soit en musique, au cinĂ©ma, ou autre, on assiste en effet Ă  des produits codifiĂ©s, prĂ©visibles, imitables et imitĂ©es Ă  l’infini. Peut-on encore parler d’Ɠuvres culturelles ? Je ne crois pas, et lĂ  effectivement on peut regretter que la culture de masse soit rĂ©duite Ă  cette culture que l’on consomme propre Ă  la culture de consommation.

Reriep : Question: Avez-vous suivi l’affaire « Raptor dissident » ? >> les autres sont pas hyper chauds

Viciss : Oui. Nous soutenons les rĂ©ponses au raptor (Matthieu sommet, Dany Caligula, Terrene Trash, Masculin Singulier…)

Alors premier point important, ce que fait le raptor n’est pas qualifiable de troll, mais de « hater », c’est-Ă -dire de haineux, qui attaque et fait preuve de haine et d’agressivitĂ© sans aucune subtilitĂ©, c’est juste de la brutalitĂ©.

Voici des exemples de ce qu’est le vrai trolling, qui a une valeur presque artistique, expĂ©rimentale et qui est trĂšs astucieux (mĂȘme si parfois c’est assez glauque et assez psychopathe dans les procĂ©dĂ©s, nĂ©anmoins il y a de l’intelligence derriĂšre, ce qui n’est pas le cas d’un hater qui se contente de crier) : trolling

Nos positions sur l’attitude du raptor sont claires, c’est un brutaliste qui sous couvert d’humour promeut et encourage une propagande autoritariste, il remplit pour ainsi dire le bingo autoritaire (selon l’échelle F d’Adorno) : ethnocentrisme (rejet de tout ce qui n’est pas de sa communautĂ©, c’est-Ă -dire les femmes, les militants, les gens qui n’ont pas ces idĂ©es, les gens qui n’ont pas le physique adaptĂ© Ă  ses goĂ»ts (aryen ?) ; refus de s’identifier Ă  l’ensemble de l’humanitĂ©, etc.), conservatisme (virilisme, croyance en une hiĂ©rarchie pyramidale des humains avec des forts VS des faibles), soumission Ă  l’autoritĂ© (la quĂȘte du fort et la destruction du faible, l’impossibilitĂ© de penser hors de cette binaritĂ©, hiĂ©rarchie entre les individus, etc.), pulsions refoulĂ©es (obsession pour les corps masculins, rejet du fĂ©minin, mais attaque des homosexuels…), agressivitĂ© autoritaire (incitation Ă  des dĂ©lits, encouragement Ă  l’agression…), etc.

Hop deux grilles de lectures qui peuvent aider Ă  comprendre en quoi il est Ă©vident (qu’il en soit conscient ou non) qu’il s’agit d’un contenu brutaliste et autoritariste :

— Qui veut la peau des bisounours ?

— Etude sur la personnalitĂ© Autoritaire, Theodor W. Adorno ; un extrait du livre en français ici : https://www.editions-allia.com/files/pdf_190_file.pdf et la totalitĂ© de l’Ă©tude en anglais ici : www.ajcarchives.org/main.php?GroupingId=6490

Et une vidĂ©o qui explique trĂšs bien le cas raptor (on l’a choisie car elle a le mĂ©rite de rappeler ce qui se cache sous le terme dĂ©formĂ© de « dissidence » Ă  savoir le national-socialisme de Soral qui est une copie moderne du nazisme) :

La rĂ©ponse de Dany Caligula est Ă©galement trĂšs Ă©clairante, restez jusqu’au bout ne serait-ce que pour la merveilleuse rĂ©fĂ©rence Ă  Nietzsche Ă  la fin :

https://www.youtube.com/watch?v=lJmfonXS-Zo

A noter que comme sa sphĂšre de rĂ©fĂ©rence implicite (soral/dieudonnĂ©/zemmour), il exploite l’effet de rĂ©actance des gens avec la censure une explication ici : Quand les rebelles se font exploiter

Ultanesh : j’ai l’impression qu’il y a un effet appartenance au groupe politique sur internet. On identifie facilement gauche/droite, non ?

Gull : C’est souvent spontanĂ©ment que l’on en vient Ă  identifier un individu selon son groupe d’appartenance, que ce groupe soit politique ou autre. Sur Internet, cela est d’autant plus flagrant, la diversitĂ© des individus et des groupes nous incitent Ă  marquer davantage de repĂšres, d’autant que dans le champ politique les repĂšres sont bousculĂ©s.

Mais est-ce si facile d’identifier un internaute, ou un crĂ©ateur sur internet, de gauche ou de droite ? Il semble que oui, pour autant mĂ©fiance, il faut se mettre d’accord avant tout sur la dĂ©finition de la gauche et de la droite.

PremiĂšrement, il ne faut pas confondre partis politiques de gauche et de droite, et pensĂ©es de gauches ou de droite. LĂ -dessus, on remarque que sur Internet la politique partisane traditionnelle est assez mal perçue. On aura plus de facilitĂ© de dire clairement sur internet : « je m’inscris dans une pensĂ©e de gauche, ou dans une pensĂ©e de droite », plutĂŽt que de dire « je suis PS » ou je suis « RĂ©publicain ». Pourquoi ? Car pensĂ©e de gauche et de droite et partis politiques de gauche et de droite, ce n’est pas la mĂȘme chose, surtout en ce moment.

Essayons de dĂ©finir les spĂ©cificitĂ©s de la pensĂ©e de gauche et les spĂ©cificitĂ©s de la pensĂ©e de droite. Ce qui distingue l’un et l’autre, c’est d’abord la reprĂ©sentation anthropologique, c’est-Ă -dire l’idĂ©e que l’on se fait de l’ĂȘtre humain. Si on pense que les inclinations les plus fortes de l’ĂȘtre humain sont l’égocentrisme, l’agressivitĂ© vis-Ă -vis d’autrui, on aura tendance Ă  considĂ©rer que le pouvoir politique doit avant tout assurer la sĂ©curitĂ©. L’homme Ă©tant un loup pour l’homme, l’État doit veiller Ă  ce que nous ne nous entre-dĂ©chirions pas. Les inĂ©galitĂ©s naturelles sont plus fortes que les inĂ©galitĂ©s sociales. Mais le moteur des individus reste son Ă©go, lĂ  dessus on peut prĂŽner l’économie du « laissons faire les Ă©gos », l’accumulation du bonheur personnel par la rĂ©ussite matĂ©rielle accomplira le bonheur de la collectivitĂ©. On a lĂ  une Ă©conomie libĂ©rale. L’État doit alors protĂ©ger les biens des citoyens, leurs propriĂ©tĂ©s, car encore une fois les individus sont mauvais, ils risquent de voler leurs pairs. Selon cette reprĂ©sentation anthropologique, l’homme est absolument libre et responsable de ses actes. ConsĂ©quence, il faut l’empĂȘcher de nuire, on doit empĂȘcher cette libertĂ© excessive, tout en stimulant la libertĂ© d’entreprendre. Ceux qui rĂ©ussissent sont responsables de leurs succĂšs, il faut les protĂ©ger, leur donner les honneurs ; ceux qui Ă©chouent sont responsables de leurs Ă©checs, l’État n’a pas Ă  les aider, ils sont responsables de leurs situations. Si l’État intervient pour les plus dĂ©munis, c’est avant tout pour Ă©viter le dĂ©sordre et le chaos. Vous avez lĂ  la pensĂ©e de droite : l’homme est Ă©goĂŻste de nature, il est absolument libre et responsable, la distribution des richesses s’appuie sur le mĂ©rite, la prioritĂ© est la sĂ©curitĂ© et l’ordre de la sphĂšre public ainsi que la protection de la sphĂšre privĂ©e.

Si on pense que les inclinations les plus fortes de l’ĂȘtre humain ne sont pas l’égocentrisme, mais l’altruisme, la recherche de l’égalitĂ© et non la recherche de la domination, on aura tendance Ă  considĂ©rer que le pouvoir politique doit assurer prioritairement la libertĂ© et l’équitĂ©. L’homme n’est pas un loup pour l’homme, et les inĂ©galitĂ©s sociales sont plus fortes que les inĂ©galitĂ©s naturelles, il faut donc que l’État combatte ces inĂ©galitĂ©s, et laisse le plus d’autonomie aux citoyens. Le moteur des individus est la quĂȘte de sens qu’ils cherchent Ă  se donner en essayant de se rendre socialement utiles pour le bien commun et le vivre ensemble. Les intĂ©rĂȘts privĂ©s trouvent alors leurs limites, car ils favorisent les inĂ©galitĂ©s sociales. L’État doit donc veiller Ă  ce qu’une poignĂ©e d’individus n’aient pas les leviers pour dominer le plus grand nombre. Ceux qui rĂ©ussissent doivent veiller Ă  aider ceux qui sont en difficultĂ©, et ceux qui ont des difficultĂ©s doivent ĂȘtre protĂ©gĂ©s. L’État vient en aide au plus dĂ©munis car les dĂ©munis ne sont pas responsables de leur situation, mais victimes des inĂ©galitĂ©s. Vous avez lĂ  la pensĂ©e de gauche : l’homme n’est pas Ă©goĂŻste de nature, il peut ĂȘtre altruiste, il n’est pas absolument libre et responsable, car il vit selon une situation qu’il n’a pas choisie selon des dĂ©terminants sociaux qui l’orientent, la distribution des richesses s’appuie sur l’équitĂ©, la prioritĂ© est la libertĂ© et la possibilitĂ© Ă  chacun d’avoir les moyens de vivre dignement sans crainte d’ĂȘtre Ă©crasĂ© par plus puissant que lui.

Bien sĂ»r, tout ce que je viens d’écrire relĂšve d’une perspective qu’est la mienne, mais cela permettra au moins de dĂ©finir ce que nous entendons par pensĂ©e de droite et pensĂ©e de gauche au-delĂ  de tout partisanisme politique. Notre perspective est que fondamentalement, nos opinions politiques reposent d’abord sur des croyances anthropologiques : dis-moi quelle idĂ©e tu te fais de l’humanitĂ©, je te dirais quel État tu recherches.

Donc, plutĂŽt que vouloir identifier l’appartenance d’un individu Ă  la droite et Ă  la gauche traditionnelle, demandons-nous plutĂŽt quelle est sa reprĂ©sentation anthropologique. Vous remarquerez d’ailleurs que beaucoup se rĂ©clament de gauche avec des reprĂ©sentations de droites (libertĂ© absolue, mĂ©rite, sĂ©curité ). Question Ă  3 millions : partant de cette dĂ©finition de la pensĂ©e de droite et de la pensĂ©e de gauche, notre gouvernement actuel est-il de droite ou de gauche ?


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Chayka Hackso Écrit par :

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